naitre en chine

vendredi 30 janvier 2009 par Radio-Grésivaudan

"Naître en Chine", Editions Alternatives. de Françoise Chabert, photo de Qiang Zhang
Dès que le contrôle des naissances s’est avéré nécessaire en Chine, il a été pensé comme un contrôle d’Etat sur les familles. Durant quatre décennies, les directives, recommandations et autres “lois” seront contournées. Dans les zones rurales, les conditions de vie précaires, la culture et la corruption expliquent encore aujourd’hui la résistance de certaines femmes chinoises.  Les images de Qiang Zhang et les écrits de Françoise Chabert nous racontent l’histoire de ces femmes, de ces enfants et du dilemne suivant : comment assurer la survie des ascendants quand seuls les fonctionnaires et les salariés disposent d’une assurance vieillesse et qu’il revient à l’aîné des garçons de les prendre en charge ?
Comment expliquer une telle situation ? Cette société, une des plus inégalitaires du monde, privilégie les garçons, les villes, ceux qui ont le pouvoir et l’argent (la ploutocratie), et ne se préoccupe guère du sort des filles, des campagnes et de ceux qui essaient de survivre. Les filles disparaissent à la naissance et même avant ( !), soit réellement parce qu’elles sont supprimées ou données à l’adoption, soit parce qu’elles ne sont pas déclarées à l’état civil, ce qui donne lieu à tout type de trafic. Aujourd’hui, la population en paye les frais, il manque 30 millions de femmes à marier, ce qui provoque des comportements excessivement violents : viols, enlèvements, commerce de femmes venant du Vietnam ou de Corée du Nord…

Ce livre nous amène à de nombreux questionnements, comme “comment concilier la loi de l’enfant unique et la culture chinoise ?”

Qiang Zhang est née sur le plateau tibétain en 1960. Elle parcourt la Chine en tous sens depuis 1980, un appareil photo à la main. Installée dans le sud de la France depuis 1995 elle guide des voyages pour des agences françaises en Asie et en Russie, elle a participé au festival Voies Off en marge des Rencontres internationales de la photographie d’Arles en 2001 et 2003, puis aux Vitrines de Perpignan durant le festival Visa pour l’image en 2003, et enfin à l’exposition d’Allauch, Visions d’ailleurs en 2004. En 2007, paraît aux Editions Voix d¹encre un portfolio : La voie de la fourmi attentive.

Françoise Chabert, philosophe, tisserand parcourt le monde à la recherche de textes et de textiles, sa route croise celle de Qiang Zhang dans les steppes d¹Asie centrale, des complicités se tissent ; à partir des photographies réalisées en Chine par Qiang Zhang elle fait le point sur la condition des femmes en Chine au regard de la législation de l¹enfant unique.


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