vendredi 7 juillet 2006 par Radio-Grésivaudan
Baudelaire n’est pas seul à aimer les nuages . C’est un livre magique que ce premier roman de Stéphane Audeguy sur ces nuées qui obscurcissent, désignent, dessinent ou enchantent l’horizon. Dans "La théorie des nuages", "il est question de nuages et Virginie Latour commence à comprendre. Elle comprend qu’au dix-neuvème siècle, quelques hommes anonymes et muets, disséminés dans toute l’Europe, ont levé les yeux vers le ciel. Ils ont regardé les nuages avec attention, avec respect même : et, avec une sorte de piété tranquille, il les ont aimés".
Couturier japonais, Akira Kumo a embauché la bibliothécaire Virginie pour classer sa collection de livres sur les nuages. Et inlassablement il lui raconte l’histoire des chasseurs, des scruteurs de nuages, comme Richard Abercrombie qui fit le rour du monde pour voir si partout ils étaient identiques.
Narrateur infatigable, Kumo ne se lasse pas de disséquer, d’analyser les aventures des nuées et de ceux qui les traquent, scientifiques, artistes, rêveurs. "Chaque nuage peut être considéré comme infini, parce que chaque anfractuosité de sa surface...recèle d’autres anfractuosités, qui elles-mêmes...Certains hommes aiment à se pencher au dessus d’un tel gouffre, les plus fragiles de ces hommes y tombent en tournoyant dans la nuit éternelle du vertige. Virgine Latour demande un exemple...Akira Kumo explique que les peintres sont tout particulièrement menacés."
Raconte encore, Shéhérazade ! Sur une pointe bretonne, une île grecque ou un fjord scandinave,"La théorie des nuages" s’impose comme le plus enchanteur des compagnons de voyage, sur la terre comme au ciel.