"LE BAISER DANS LA NUQUE" DE HUGO BORIS chez Belfond
l’histoire :
Louis et Fanny se retrouvent chaque jeudi. Elle devient sourde. Il est professeur de piano. Elle veut prendre de court le handicap, faire le deuil de la musique avant de sombrer dans le silence. Les autres jours de la semaine, elle est sage-femme. Leçon après leçon, elle raconte. Inlassablement, il écoute le récit de toutes ces naissances qu’elle a accompagnées. Une monnaie d’échange. Un baiser dans la nuque qui permettra de panser une blessure dont elle ignore encore la profondeur.
coup de coeur :
« A l’origine, j’écrivais des nouvelles », précise Hugo Boris. Cela me paraissait beaucoup plus abordable : ce n’était que quelques feuillets, même si la nouvelle oblige à rendre son texte très vif. » Lorsque les éditions Belfond lui demandèrent d’écrire un roman, le jeune écrivain aborda d’autres difficultés. « Il y a quelque chose de physique dans l’écriture d’un roman. C’est un double accouchement : celui du texte et celui des personnages. Comme pour une femme enceinte, tout le corps est impliqué. Je suis devenu insomniaque, j’y pensais tout le temps », avoue Hugo.
Encore tout imprégné de l’histoire de son premier roman, l’auteur semble apprécier avec une profonde tendresse les accouchements qu’ils soient d’enfants, d’histoires ou de soi, simplement.
Pour ce récit, Hugo a longuement observé. Au côté de l’entreprise Mullet à Palaiseau, il fit connaissance avec le piano, les sons et les silences. A la maternité de Dourdan, il s’imprégna de l’atmosphère des naissances. Son livre est tout empreint de ces univers. Les phrases sont souvent courtes, piquées comme des croches. Puis, le tempo se ralentit pour mieux laisser le lecteur prendre toute la mesure de ce qui se joue. « Curieusement, lorsque j’écrivais, j’avais un sentiment de maternité. Le livre imprimé, je l’ai regardé et cette fois j’ai éprouvé un réel sentiment de paternité. »