Si Sarkozy s’est affublé d’une Nadine Morano pour gouverner - comme on lâche un molosse dans une foule de journalistes - c’est sans doute que cette dernière est l’une des plus grandes gardiennes de son honneur et son intégrité.
Tantôt pitbull, tantôt chien-chien à son pépère, elle irait lever la patte sur les murs de l’Élysée s’il le fallait, pour montrer à Hollande qui est le maître.
Fidèle défenseure des intérêts de la meute UMP, Morano n’hésite pas à aboyer au loup, langue pendante, œil humide, patte en rond. A en voir l’expression de son visage, vous conviendrez que la vie politique n’est pas un dîner de gala. Qu’à cela ne tienne, Nadine est une fille qui a du chien.
Famille, solidarité, emploi, santé, apprentissage et formation professionnelle...
Autant de sujet sur lesquels le rottweiler de Sarkozy a bossé dur. Pas étonnant que Nadine ait été missionnée sur ces thèmes : elle en connaît un rayon en solidarité et santé de sa famille, celle qui lui a donné un emploi...
Plus édifiant encore, en 2011 : la brave bête se met à fréquenter une « cellule riposte », dont Brice Hortefeux est le chef : l’objectif est de valoriser le bilan du président et le défendre des morsures venant de l’opposition. Si ça c’est pas affectueux... Nadine, tu fais peur. A mes yeux, tu fais parti de la droite lignée de ces femmes que l’univers patriarcal de la politique a mise à rude épreuve, jusqu’à lui ôter toute douceur, la remplaçant par une grande sécheresse mise au seul service de tes intérêts et ceux de ton clan. Dommage que le destin ne t’aie pas mise au service de causes un peu plus nobles...
Discrète soupe au lait, tu me fais d’autant plus peur quand tu voles au secours de ton frère politique, Claude Guéant. Emblème de l’antipathie austère (et c’est peu dire !), il semblerait que Guéant éprouve quelque mal à se détendre. Il va falloir dé-serrer son nœud de cravate avant de devenir pour de bon « pendu médiatique », à la sauce Cahuzac. Pourtant, à en croire les mauvaises langues (et elles sont nombreuses, snif nadine !) le compte en banque de ce joyeux luron était généreusement ouvert en 2007 afin d’accueillir une somme faramineuse venue de Lybie pour l’occasion de l’élection présidentielle. Après ça, on s’étonne que Sarkozy tape sur l’épaule encapuchonnée de Khadafi dans les jardins de l’Elysée... Le dévouement de Guéant pour son parti est lui aussi profond et probablement moins dirigé par l’extrême impartialité qu’on lui prête que par sa loyauté à la « famille ».
A croire que lui et Morano sortent du même moule...
Droite et gauche, gauche et droite, même mode d’emploi pour deux couleurs. Un point pour Cahuzac, un point pour Guéant. Et après ? Le match médiatique continue. Et après ? On s’indigne, on s’indigne, comme si on croyait encore que le père noël s’appelle Nadine...
E.G