Si l’homme est semble-t-il fait pour s’appuyer sur deux pieds, et si l’anglais, conformiste s’y est très bien adapté, de ladies and gentlemen à bead and breakfast, auquel le français, rebelle, répond par hôtel bar restaurant et mesdemoiselles mesdames messieurs, et si par ailleurs je ne craignais pas d’être taxé de grivoiserie je dirais de ce français qu’il a besoin de trois jambes pour vivre équilibré. Il est ainsi probable que ce pays, s’il s’est donné pour devise, liberté, égalité, fraternité, c’était avec l’idée d’y trouver un équilibre. Il n’était sans doute pas dans les objectifs, si ce n’est dans les idéaux, de ceux qui ont posé ses piliers de les porter à la perfection. Ni d’en mettre un plus en
avant que les autres, cela équivalant à nier les deux autres. Or, nous sommes bien obligés de constater que le libéralisme et l’égalitarisme sont les dogmes qui s’exposent et s’opposent, avec excès, la fraternité ayant disparu corps et bien, à peine supplantée par un ersatz qu’on appelle solidarité. Trop de liberté est incompatible avec l’égalité et ignore la fraternité. Trop d’égalité annihile la liberté et nie le besoin de fraternité. Il n’est pour l’instant pas possible de savoir quel déséquilibre engendrerait trop de fraternité, nous pouvons seulement constater le dérèglement d’une société n’en revendiquant pas sa part.
S.A