Alors que je m’apprêtais à mettre noir sur blanc, et clairement, le fond de mes pensées de ce jour, pour le texte que voici, notre très cher directeur de radio m’annonce que ce que je vais écrire restera gravé sue la toile jusqu’au 15 septembre.
Ce type d’imprévu brutal fige mon regard vers le vide sidéral, pendant que ma pensée reste obsédée par une seule question : ai-je un plan B ?
Que restera t-il, une fois rendu au seuil de l’automne, lavé au flux incessant des nouvelles immédiates, des choses marquantes de cette fin juin ?
Surement rien, mais est-ce si important ?
Je lisais récemment un auteur dont le nom m’échappe, discourant sur la notion du voyage, sans média, sans lien au monde de l’actualité. Il exprimait ceci : on peut partir longtemps, se passer des « nouvelles ». L’actualité qui fait notre quotidien ne servirait donc qu’à comblé notre vie de riens du tout ? Et le cours inexorable de nos existences ne serait en rien modifié par le fait d’être ou ne pas être au courant dans l’instant ?
Avant le mail fatidique de notre cher directeur, je pensais m’arrêter sur les manifestations au Brésil, le football générateur des légendes vivantes de mon enfance, les stars actuelles ultra fortunées, les pdg milliardaires et les droits tv exorbitants qui privent le français moyen que je suis, de son opium occasionnel, affalé dans un fauteuil. Mais bien sûr la colère des brésiliens dépasse largement cette focale là.
Je pensais dans la foulée, m’appesantir sur l’extinction brutale d’un service public audio visuel, qui a plongé le peuple grec dans la stupeur, moi qui ai loué Radio France de m’avoir permis d’accompagner l’ami Georges le barbu, trois heures durant dans sa dernière demeure en fredonnant les chansons de mes fraiches années.
Je pensais naïvement, célébrer, juste avant sa disparition, Monsieur Mandela, et ce combat inégalé, mené contre la ségrégation institutionnalisée.
Mais de cela, les météos capricieuses de l’été, les vacances qui coûtent au-delà des fins de mois, la récession, les promesses non tenues, auront lessivé l’essence même.
Et donc je vais me livrer à quelques prédictions, offertes gracieusement par Radio Grésivaudan, et on verra bien si en septembre, elles auront pris corps.
Les aventures des pieds nikelés Berluscony, Tapy, Sarkosy, connaitront bien d’autres épisodes judiciaires, sans que cela ait gâché le bronzage estival des larrons susnommés.
La population dite magrébine de France, aura, elle marché à l’ombre, pour éviter le regard inquisiteur de tout ceux qui les assimilent, dans la seconde, au rang de terroriste potentiel.
Tous les coureurs du tour de France à l’exception du dernier, auront été contrôlés positifs à l’extrabenzène de potassium sulfurisé mélangé à de la vodka. Les organisateurs du tour de France dans leur extrême mansuétude remettront une médaille en chocolat au dernier et iront faire la fête avec les cent soixante quinze vainqueurs.
Je ne serai pas entraineur du Paris Saint Germain.
Les manifestants de Turquie, du Brésil auront convaincu la jeunesse occidentale du bien fondé de leur lutte. Celle-ci va y réfléchir pendant l’automne, mais il faudra changer d’iphone, alors…
Nelson Mandela apprendra à jouer de l’accordéon pour accompagner notre métèque national, là-haut, avec les anges et tout le tintouin.
Je prends d’ores et déjà les paris.
Allez, vive l’été !
JM.F