editorial du 22 au 29 janvier

vendredi 22 janvier 2010 par Radio-Grésivaudan

Des dépenses de l’Etat à l’ineptie des sondages...

On nous annonce pour 2009 un record du déficit public. Certes la situation de crise n’arrange en rien les finances de l’Etat, mais celui là même qui demande aux citoyens que nous sommes de se serrer la ceinture devrait faire montre d’exemplarité en matière de dépense publique. Force est de constater que tel n’est pas vraiment le cas.

Si l’on s’en réfère au proverbe qui dit que les gouttes d’eau font les grandes rivières, on conviendra que des petites dépenses font aussi les grands déficits.

Des dépenses qui pourraient paraître anecdotiques font pourtant l’effet de douche froide. Le défunt et regretté opiniâtre Philippe Séguin avait en son temps remis au Sénat un rapport de la Cour des comptes fustigeant les 171 millions d’euros dépensés par la France pour sa présidence de l’Union , l’une des plus coûteuses de l’histoire. Dans ce rapport, la Cour s’interrogeait particulièrement sur le sommet voulu par Nicolas Sarkozy pour lancer son projet d’Union pour la Méditerranée, un symbole des dépenses “hors normes” qui a coûté… 16,6 millions d’euros ! La Cour des comptes avait souligné son impact massif pour les finances publiques, et dénoncé le nouveau record atteint en la matière : Rien que le dîner servi à 43 chefs d’Etat avait coûté plus d’un million d’euros !

Dans le détail, les sommes dépensées étaient affolantes : 400.464 euros de mobilier, écrans plats inclus, 194.977 euros pour des jardinières et 91.456 euros de moquette. L’installation, le nettoyage et le démontage auront, eux, coûté plus de 4 millions d’euros réquisitionnant au passage 500 techniciens des jours entiers dont 300 de nuit. Last but not least, une douche présidentielle avait été installée à l’attention de Nicolas Sarkozy. Et c’est là que vient la douche froide : Luxueuse et dernier cri, elle possédait une radio, ce qui n’est pas pour nous déplaire, et des fonctions « jets » variées. Elle n’aurait jamais servi pour un coût carrément improbable de 245.572 d’euros…

Le scandale a eut en son temps un écho dans les médias mais le soufflet est retombé laissant la place a de nouvelles indignations elles aussi relevées par le décidément avisé Philippe Séguin.

Il mit en doute après examen du dossier l’intérêt et la conformité de nombreux sondages payés par l’Elysée et publiés dans des médias proches du pouvoir. Un budget non négligeable de 3,281 millions d’euros y avait été consacré en 2008. L’opposition s’offusquant du montant et nourrissant des doutes quant à de probables connivences entre le pouvoir, un institut de sondage et certains médias demanda la mise en place d’une commission d’enquête. On apprend ces jours ci que cette commission sur les sondages de l’exécutif pourrait exclure l’Elysée de son champ, autrement dit vider de tout intérêt une investigation potentiellement gênante pour le pouvoir.

Cela souligne s’il le fallait, le caractère profondément vicieux des sondages. D’abord ils influencent indirectement l’opinion, ils sont utilisés par les politiques et les commerciaux, et par dessus tout on peut douter de leur fiabilité.

M’étant moi même prêtée à un sondage récemment, j’ai été dépité de constater l’aspect rébarbatif de questions mille fois répétées au mot près sur le même ton. Très vite lassantes, elle m’ont poussé à répondre n’importe quoi pour me débarrasser au plus vite de cette fatigante litanie. De plus, les questions étaient pour la plupart soit dénuées d’intéret, soit fortement tendancieuses, faisant appel aux bas instincts conservateurs ou flattant la libido du consommateur décérébré qui sommeille en nous. Aucune possibilité d’avoir des avis nuancés ou argumentés... aucune possibilité de déroger à la voie toute tracée de réponses pré-digérées...
Il en fut de même quand je répondis à un sondage médiamétrie sur le taux d’audience des radios du coin. Passé l’aspect mécanique et fastidieux des questions, je pu constater la partialité du sondage qui excluait de sa liste de radio... radio grésivaudan... une des radios que j’écoute le plus ! Pour une fois il aurait été instructif de savoir précisément quels médias affectionnent les gens mais radio grésivaudan ne fait pas de pub, alors quel intéret de mesurer son audience ?

AL.M

 

 

 


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