editorial du 21 au 28 mai

vendredi 21 mai 2010 par Radio-Grésivaudan

Le projet de directive territoriale d’aménagement des Alpes du Nord et son rapport d’évaluation environnementale a été soumis à une enquête publique pendant 6 semaines, et c’est terminé le 21 mai. De nombreux acteurs de la vie locale se sont réjouis de l’arrivée de cette enquête et de la mise en place enfin de cette directive territoriale devant les citoyens. Cette joie était aussi accompagnée d’une tristesse pour ne pas dire d’une colère face au vote des parlementaires qui donne un caractère non opposable à la directive territoriale d’aménagement et qui en bouleverse totalement la nature.

Cette situation pose un problème de fond surtout à la vue de nombreux événements de ces dernières années : protection des rivages des lacs naturels alpins par la loi littorale qui subit régulièrement des remises en cause ; la volonté d’autoriser les véhicules motorisés hors des routes ; les tentatives de faire passer des aménagements routiers lourds au prétexte de JO...
Les exemples sont multiples et cela est une lapalissade de dire qu’une directive non opposable laisse la porte à toutes ces dérives et à bien d’autres...

Cette situation pose également une problématique plus large, car en supprimant le caractère restrictif et opposable, toutes préconisations perdent toutes opérationnalités., donc toutes efficacités. Ce qui est vrai ici, est vrai pour toutes formes de directives ou de travail collectif comme scot, agenda 21 etc, plan de prévention... Personne n’imagine un PLU ne générant aucune règle, aucune contrainte. Alors pourquoi dans d’autres cas de figure cela semble possible ? Préservation des intérêts de certains ? Protection des centres de pouvoir détenus par des oligarchies diverses ? Démocratie représentative vieillissante refusant toutes contraintes participatives ?
Les hypothèses peuvent être nombreuses, en tout cas elles reflètent le débat entre au moins deux mondes parfaitement illustrés par la confrontation entre Alain Badiou et Alain Finkielkraut, deux visions du monde. Celle d’un modèle rigide de développement porteur d’un unanimisme marchand et d’une commercialisation universelle au profit de certain, et celle d’un monde ouvert, universaliste, d’une société directement réglée par l’en-commun ou par la communauté dans l’intérêt de tous et non pas précisément par la hiérarchie et par l’État.

E.L
 


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