Manquer l’événement dont tout le monde parle, et au juste moment, voilà qui est navrant pour un éditorialiste. Prendre le train en marche, trois jours après un événement qui, de surcroît, n’arrive qu’une fois par an, ne fait guère sérieux. D’autant plus que tout a été dit ou presque. En conséquence vous comprendrez que je préfère m’abstenir plutôt que de rabâcher des commentaires plus ou moins pertinents dont vous avez été abreuvés toute la journée du 8 mars, Journée mondiale de la femme. Croyez bien que je le regrette car
c’est un sujet sur lequel j’aurais aimé m’exprimer, soutenu et encouragé par le cercle de mes copines, ardentes militantes d’une cause qui mérite qu’on ne relâche pas nos efforts. Même si il n’est pas illégitime de s’interroger sur l’efficacité de ces messes annuelles qui donnent bonne conscience, la tragique réalité reprenant vite ses droits ( 1 viol tous les quarts d’heure, 1 décès par violence conjugale tous les 2,3 jours) dès que l’événement s’estompe, relayé et supplanté par un autre Journée mondiale de quelque chose .
Afin de mériter ma réputation de sérieux, j’ai donc entrepris une recherche d’événements susceptibles de retenir mon attention et de mobiliser ma plume, au bon moment s’entend. C’est ainsi que j’ai recensé pas moins de 220 Journées, dont 203 labellisées mondiales. C’était bien le diable si je n’y trouvais pas mon bon pain.
J’ai éliminé d’emblée toutes les Journées du premier trimestre, ou presque, ne m’intéressant qu’aux événements ultérieurs et pour lesquels je pensais avoir quelque chose à dire . Comme dans tout tri on commence d’abord à éliminer. Dans un premier temps j’ai donc délibérément éliminé toutes les Journées pour les quelles je n’avais aucune compétence :
Journée mondiale de Prière pour les Vocations (28 avril), Journée du pied (11 mai), Journée mondiale du tricot(14 juin), Journée internationale du Parler Pirate (19 septembre), journée mondiale de l’allaitement maternel(1er octobre), Journée mondiale de la ménopause (18 octobre) etc...
Inversement j’ai sélectionné quelques Journées où, sans être un spécialiste, je me targue de quelques connaissances susceptibles d’intéresser un très large lectorat : Journée nationale du fromage (28 mars), Journée mondiale du rire(2 mai) , Journée internationale de l’infirmière (12 mai), Journée européenne de la prostate ( 15 septembre), journée Mondiale de la Maladie d’Alzheimer (21 septembre), Journée internationale des cuisiniers (20octobre), Journée mondiale des Pâtes (26 octobre). Encore faudra-t-il que les dates conviennent à la Rédaction et que je sois disponible et en bon état.
Deux remarques avant de conclure. On ne peut que regretter l’absence d’une Journée Mondiale du Vin, ainsi que d’une Journée Mondiale de la Bavette d’Aloyau, ce qui prouve encore une fois le terrorisme culturel des anglo-saxons. Enfin comment ne pas s’étonner de la réduction au seul espace européen de la Journée de la Prostate. Les habitants des pays émergents ne pisseraient-ils jamais sur leurs souliers ? Bel exemple de la supériorité condescendante des pays dits développés.
MA