ediorial du 25 mars au 1er avril

vendredi 25 mars 2011 par Radio-Grésivaudan

De tout et de peu

Dans la lucarne un scientifique de la race de ceux qui savent, déclare avec une foi taillée dans le marbre des religions : « Je peux affirmer à 100% que le nuage radioactif ne sera d’aucun danger quand il atteindra la France ». Alors, même le gardien du temple, le sieur Pujadas ne peut s’empêcher, un sourire aux lèvres, de montrer qu’il n’est pas dupe, en se fendant d’un « alors voilà la population française rassurée. » ???

Dans le canard qui se targue d’être le monde à lui tout seul, la patronne du MEDEF commente la catastrophe au Japon et devant les milliers de morts déclare : « Tout ceci tombe très mal, ça se passe à un moment où l’économie mondiale commençait tout juste à repartir. » Doit-on penser que le reste n’est que détail ?
Partout : Khadafi est le diable. Nous ne pouvons tolérer ce qu’il fait une minute de plus. Branle-bas de combat chez les boutefeux et les va-t-en guerre. En moins de temps qu’il ne le faut pour le dire les avions occidentaux déferlent sur la Libye pour soutenir des rebelles qu’ont ne connaît ni des lèvres ni des dents. On peut se demander pourquoi on n’a pas envoyé nos avions dans tous les pays où un pouvoir autocratique massacrait ses populations ; au Soudan par exemple. En quoi le sable soudanais est-il différent du sable Libyen ?
Dans un autre canard de fin de journée j’apprends qu’à chaque fois que le sieur Fillon premier sinistre du royaume rentre chez lui, dans la Sarthe, à moins de 250 kilomètres de Paris, il prend un avion de la République. Un trajet qui revient à 27.000 euros. Qu’en est-il du bilan carbone du sieur Fillon ?

Partout : Si le front national est si haut ce serait la faute à la droite. Je n’y crois qu’à moitié. La principale responsable est bien la gauche, incapable de proposer à la majorité d’entre nous le moindre espoir de jours meilleurs. Trotski avait écrit "Quand le peuple ne trouve pas de solution dans l’espoir révolutionnaire, alors il peut vouloir la chercher dans le désespoir contre-révolutionnaire". Aujourd’hui on ne demande même pas à la gauche de proposer quelque chose de révolutionnaire, on souhaiterait qu’elle propose une alternative qui prenne en compte les soucis quotidiens du peuple. Dis papa c’est quoi le peuple ?

La rumeur grenobloise : Brice Hortefeux serait devenu locataire d’un appartement rue Dominique Villars. Ah bon ?

Bref vous ne m’enlèverez pas de l’idée qu’on nous cache des choses, comme disait mon père. N’y y a t-il pas endive sous roche ? Alors, que faire ?
Rien ou peu.
Laisser sur la table quelques miettes de pain en signe de vie. Ne pas passer l’éponge sur la toile cirée rouge à carreaux blancs, au risque de salir sa santé et son image. Éventuellement abandonner aussi, temporairement, le litron entamé, coiffé de liège, le déplacer un peu de façon à ce qu’apparaisse, circulaire, la trace violacée de son cul, autre signe de vie. Jeter la vaisselle dans l’évier, au cas où l’idée viendrait à quelqu’un, puis poser ses fesses sous le tilleul et s’offrir une partie de pêche, « les pieds dans l’eau »*, avec le père Fallet. Et regarder les nuages radio-passifs.

S.A.

* « Les pieds dans l’eau » René Fallet –Le cherche midi

 

 


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