InRed, groupe formé en 2013 et mené par Pat Griffiths, leur chanteur, n’est pas vraiment un habitué des studios d’enregistrements. Cinq ans d’existence, et ils ne sortent leur premier album que maintenant ! C’est qu’ils existent d’abord pour la scène, et la scène leur a permis de travailler leurs morceaux avant de les enregistrer sur cet album, "Just about anything is possible", ce qui explique son aboutissement.
Mais c’est le genre de travail musical qui ne se laisse pas appréhender d’un coup. Pour le comprendre, il faut y prêter attention, le réécouter plusieurs fois, comme quand on laisse un bon vin s’aérer (étrange, cette métaphore sur le vin pour parler d’un groupe de rock... j’ai cherché quelque chose avec de la bière mais je n’ai rien trouvé, ce sera donc vin !). Et à chaque fois, il développe un peu plus ses arômes, ses subtilités.
D’abord on découvre des expérimentations sonores : des lignes mélodiques parfois entêtantes, toujours recherchées et profondes, un travail sur les rythmes, une voix étrange, qui explore ses possibilités. Ensuite, on s’intéresse aux ambiances et on a l’impression de se perdre dans les atmosphères d’un univers dont les règles changent au fur et à mesure qu’elles s’écrivent. Désorientés, on essaie de comprendre, alors on réécoute, et finalement on lâche prise et on accepte avec plaisir de ne pas comprendre, et enfin on accompagne InRed dans ce voyage étrange dont les saveurs finissent par nous ravir.