Ildomar est né à Manaus au début des années soixante dix, d’une mère dont la vie « ressemble au roman de Gabriel García Márquez », (Cent ans de solitude) et d’un père qui milite à Lima pour le peuple indigène. « Il a fait des études de Blancs sans avoir les mêmes droits ! ». Au moment du coup d’état militaire au Pérou, son père est recherché et descend l’Amazone pour s’installer à Manaus, sa ville d’origine. A la faveur d’une pneumonie, le destin lui fera rencontrer la mère d’Ildo qui est infirmière à l’hôpital.
Alors qu’il était depuis plusieurs années guide dans la jungle à Manaus, Ildomar fait la connaissance de Pascale Vandenbroucke venue faire du parapente au Brésil depuis San Francisco. Attirée par cette région et par la langue portugaise, cette Belge-Flamande découvre l’Amazone et ses habitants.
Ildo qui avait plutôt un penchant pour les Etats-Unis et la langue anglaise, évolue alors dans ses réflexions et ses choix en suivant Pascale. « Le fait de venir en France a changé mon regard ». Son travail dans la jungle n’avait pas valorisé son origine indienne. Loin du Brésil et de l’Amazonie, il prend conscience de la fragilité et de la richesse de la civilisation amérindienne mais aussi des moyens que la France peut mettre à sa portée. L’année du Brésil en 2005 lui offre l’opportunité de faire des pour Amnesty International , de parler de la population amérindienne et de la destruction de la forêt. " On assassine encore des leaders indigènes à notre époque ".
Il peut faire plus en France pour l’Amazonie que sur place ! Ildo et Pascale s’installent à Lumbin avec leurs deux enfants, Taïná et Raoní. Mariés en 2007, Ildo obtient en 2010 un titre de séjour pour 10 ans. Mais il n’en oublie pas pour autant son désir de devenir Français et d’avoir un vrai travail digne de ce nom. Il passe un master de tourisme à l’Université Joseph-Fourier et crée avec Pascale une agence de voyage TIKIPAM. Une agence qui soutient des projets solidaires pour aider les communautés locales et un réseau d’hôtes sur place. Ils ouvrent également leurs actions à toutes les minorités en difficulté qui ne sont pas écoutées ni entendues dans le monde. Favoriser des rencontres et créer des liens entre les « touristes » et les populations locales, tels sont les beaux projet s de TIKIPAM.