Dans la famille Effervescence, je demande Faustine Seilman. Compagne du My Name Is Nobody en chef, soeur du talentueux Melodramatic Sauna, Faustine Seilman dévoile enfin son univers : ce que l’on peut dire immédiatement, c’est que Silent Valley est un disque totalement affranchi des hommes présents de la vie de son auteur.
Enregistré en compagnie de ces deux musiciens, mais aussi d’un Fordamage, d’une Klaktonclown ou d’une Mansfield.TYA, au cours de séances assurées par Audiopixel, Silent Valley se présente, de prime abord, tel un bloc musical abrupt et violemment romantique. Composé au piano et arrangé à l’aide de ces différents intervenants, Silent Valley évolue entre l’intimité d’un piano seul, accompagné de la voie grave et théâtrale de Faustine Seilman, dans un élégant dépouillement acoustique, et l’orchestration plus énergique et complexe de parties arrangées dans une tradition post-rock chère aux productions du label Constellation.
Du coup, chez la demoiselle, on retrouve du Kate Bush ou du Tori Amos, et, parmi de plus récentes références, du Regina Spektor ou Shannon Wright. Un parallèle s’établira sans doute aussi avec le nouveau PJ Harvey, qui sort ces jours-ci. A l’image de ces autres artistes, la musique de Faustine Seilman dégage une intensité affectée, aux allures cathartiques. Chaque composition, hormis de rares exceptions en forme de bulles d’air, révèle un fort potentiel de passion et de drame, parfois jusqu’à caboter dans ce sens, et paraître trop affectée. Néanmoins, le résultat de ces chansons aux intonations maniérées n’est pas sans émotion - car en dehors de cette grandiloquence un peu précieuse et trop présente, la solidité et la richesse de ces dernières n’est pas commune.