Eric Lareine "embolie"

chanson rock jazz

lundi 4 mars 2013 par Radio-Grésivaudan

Éric Lareine et leurs enfants sortent un deuxième album de sa deuxième carrière , « Embolie », il fait entendre une musique entre rock et chanson française, entre jazz-rock et poésie. fusion de jazz pour la liberté, de rock pour l’énergie, et de poésie pour les mots.
Par surprise, en 2010, il revient avec l’album Eric Lareine et leurs enfants après une grosse douzaine d’années de silence discographiques. On découvre un chanteur dont le chemin créatif s’est poursuivi, ce que confirme maintenant Embolie, deuxième album d’une nouvelle carrière à la confluence de la chanson, du rock et du jazz d’avant-garde. Il est vrai que "leurs enfants", c’est une escouade de musiciens au cœur solide, sans peur du dénivelé et de la pente folle – Pascal Maupeu aux guitares, Frédéric Cavallin aux percussions, Cédric Piromalli aux claviers, Loïc Laporte à toutes sortes d’instruments à vent et à cordes…
Ceux qui ont aimé le précédent album avec Leurs Enfants ne seront sans doute pas déboussolés par Embolie. Ils y retrouveront en particulier la poésie insolite de Lareine, cette poésie de la matière et des formes où fourmillent les objets concrets, mais dont l’entrechoc crée du beau bizarre : partir de l’ultra-tangible pour exprimer des sentiments complexes, voilà le principe de l’écriture lareinienne. Ses jeux de mots pas tape-à-l’œil et son sens de la métaphore sont eux aussi toujours présents sur Embolie, mais on y sent une volonté de simplifier l’écriture, à tel point que l’on constate la raréfaction de textes-fleuves comme l’était par exemple celui de « Mitoyenne », et la nouvelle prédominance de textes brefs.

"Cette condensation du discours lyrique fait écho à celle du discours musical. L’album de 2010 était débridé, grinçant, globalement tourmenté et très expressionniste : la musique d’un cabaret freak plutôt incontrôlable. Sans doute Fred Gastard et ses aspirations free jazz y étaient pour beaucoup… Par comparaison, même si quelques morceaux d’Embolie incluent des arrangements de cuivres ou de bois, les chansons laissent désormais plus de place aux guitares et claviers. En dépit de son titre à première vue maladif, ce disque est plein de souffle, ample, kaléidoscopique : sa physionomie versicolore vient atténuer la réputation de noirceur qu’Éric Lareine, étonnamment, continue à traîner. Il peut se montrer inquiétant, mélancolique, un peu barré par moments, certes, mais Embolie délivre un message clair : l’artiste est enthousiaste tout en demeurant lucide, bien vivant, galvanisé et avide de faire partager son exaltation d’éternel jeune homme. « Heureusement, aujourd’hui j’ai une autre disposition d’esprit qui fait que je ne suis pas à vif. Dessous ça continue à l’être, mais tout ça a cicatrisé. Et c’est vraiment bien. (…) Mon but n’est vraiment pas d’être un artiste maudit. »
Jadis, l’oiseau Lareine était rare sur disque ; aujourd’hui, grâce à deux albums de haute volée en deux ans et des projets excitants pour un futur très proche, le mouvement s’accélère mais le volatile est toujours aussi précieux. Que tout le monde s’en rende enfin compte : Éric est dans la place, on ne peut plus décemment l’esquiver. Prenons le pari que les années 2010 seront les années Lareine.
" (par Anthony Boile

en savoir plus :
http://www.telerama.fr/musiques/embolie,88117.php
http://www.explosant-fixe.com/miscellanees/embolie-deric-lareine-et-leurs-enfants/
http://www.rfimusique.com/musiquefr/articles/125/article_17968.asp
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89ric_Lareine

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