Lettre ouverte à Mme Fleur Pellerin, ministre de la Culture (un peu) et de la COMmunication (surtout).
Madame, votre CV, n’a pas manqué de nous intéresser (oui, je dis « nous », car j’ai la prétention de parler au nom du peuple). Votre connaissance et vos expériences en matière d’Économie, d’ Économie Numérique, de « French Tech », d’Administration Publique et de Politique politicienne sont remarquables. Toutefois, nous sommes au regret de constater le manque évident de savoirs et d’expériences dans les matières culturelles, littéraires et d’Éducation Populaire qui devraient représenter le socle sur lequel s’appuyer pour présider aux destinées du prestigieux ministère dont vous avez usurpé la fonction suprême. En conséquence, nous vous conseillons avec bienveillance de remettre les clés du Ministère de la Culture à un fonctionnaire mieux inspiré et de vous consacrer dès aujourd’hui à ce que vous fîtes si bien en 2012 : la campagne présidentielle de M. Hollande. Celle de 2017 représentant un défi ô combien supérieur à la précédente, notre normalien en chef aura bien besoin de vos talents et de votre énergie pour espérer passer le 1er tour.
Le 7 mai dernier, vous aviez répondu positivement à l’invitation que vous avait adressée la Confédération Nationale des Radios Associatives pour l’ouverture de son congrès annuel au Mans. Je me faisais une telle joie de vous voir, alors que je vous avais manquée lors de votre visite en quatuor ministériel et nanotechnologique chez moi, à Crolles, en juillet 2013 !
Quelle ne fut pas cette fois ma déception lorsque j’appris que vous aviez préféré les ors des palais vénitiens pour une biennale exposant des œuvres d’art contemporain (destinées à défiscaliser la part de bénéfices des milliardaires du CAC40 ayant échappé à l’aimable attention des banques luxembourgeoises ) à l’Assemblée Générale d’une Fédération représentant la liberté d’expression à l’œuvre dans tous les territoires de la République, la Communication Sociale de Proximité ( lien social effectif entre les élus locaux, les associations, l’Économie Sociale, les administrations, les établissements de santé, de culture, d’éducation...) Vous avez montré, et démontré une fois de plus votre mépris en snobant ce que nous représentons avec nos consœurs de la SNRL (780 radios, des dizaines de milliers d’emplois directs et induits, des centaines de lieux d’insertions pratiques pour caser vos emplois aidés) la préférence de la droiche caviar pour les prestigieux tapis rouges (vous n’avez pas dédaigné Cannes non plus, gratin mondain) par rapport aux travailleurs qui se coltinent le terrain pour pas un rond en se prenant dans la gueule les conséquences sociales désastreuses de vos politiques de cadeaux fiscaux.
Par ailleurs, vous mégotez sur les quelques millions que nous nous partageons à 800 structures quand les milliards pleuvent sur des entreprises privées, travaillant dans le plus grand secret à des programmes destinés au puçage généralisé et à la surveillance des citoyens. Il est vrai que les écoles aujourd’hui, pour nous faire passer la pilule, produisent 90 communicants pour 10 journalistes.
Allez Mme la Ministre du Culte, fais nous une fleur, prend ton bâton de pèlerin, descends de ton piédestal jusque dans la rue, tu y verras des productions inédites, des acteurs qui ne font pas de la figuration, de la culture conjuguée, pour tous, au quotidien.
Bien à toi,
S.R