Qu’est-ce qui motive un lecteur d’édito de Radio Grésivaudan ?
Etes-vous un ou une fidèle du rituel du vendredi, à l’affut de la phrase qui émoustille ?
Un marathonien d’internet qui enchainez avec Médiapart, l’Equipe, la météo et Facebook...avant un petit retour à la messagerie pour voir si les derniers mails ont obtenu une réponse.
Ou bien dans un abandon total sur la toile, tel un moucheron volatile vous avez atterri ici inopinément ?
En imaginant que votre cerveau, par un instinct enfoui, conduise votre doigt sur un clic, qui inopinément, vous amènerait ici, je m’interroge.
En quoi le dit texte vous concernera t-il suffisamment ou vous sera t-il utile pour le lire intégralement. Un télescopage des mots avec votre préoccupation de l’instant, permettra t-il une pensée nouvelle ?
Aujourd’hui, je nous vois telles des électrons en mouvement, et soumis aux grands vents du monde et franchement, ce n’est pas éclairant.
De combien de temps disponible disposez vous pour parvenir à la fin du texte qui vient ?
Ne sommes nous pas devenus des homo-zappiens... qui prennent quelques instants de pause, perchoirs d’atterrissage, reprennent aussitôt leur place dans le trafic, dans un océan de chassé croisés désordonnés ?
J’ai, à mon corps défendant, muté, devenant moi aussi un poursuivant du temps qui file, entre électronique de communication, entendez par là mon ordi et mon téléphone et multiples activités constituantes auxquelles je tente de donner consistance, consolidation de bicoque, devoirs familiaux consentis, sommeil agité, etc...
Vous ne lirez pas ce texte car l’heure tourne et vous avez raison, vous avez mille choses plus essentielles à faire, une fois les gosses couchés, la table débarrassée, dans l’espace temps réduit de liberté que cette journée vous aura laissé.
Et puis franchement, si , à la place vous sortez faire un jogging ou une bonne marche, ou regardez Wolf Hall ou quelque autre série, vous aurez, ceci dit sans porter de jugement, tout à fait raison.
Alors je m’interroge bien sûr : à propos de la "vanité" (entendre par là le côté vain) des appels à vivre ensemble, à construire l’avenir ensemble, à échanger nos savoirs, à inventer nos communes futures...à être concitoyen pour faire reculer la pensée simpliste et xénophobe (entendre par xénophobe ce qui est différent de soi)
Avons nous seulement le temps de dépasser le stade de la pensée ?
Avons nous le temps disponible pour mettre cela en actes ? A être pugnaces et constants ?
Faisons-nous seulement le poids ?
S’étonner alors que si peu de personnes ne se déplacent dans les débats publics, les forums, laissant ainsi le champ libre aux spécialistes de la pensée, aux permanents de l’action publique ? S’étonner que si peu de volontaires partent au front sur l’action communale ? Fatigue et aquabonisme justifiés !
Ainsi, dans ce carrousel du temps, la principale préoccupation d’une partie du pays réside dans son débit internet ou les services auxquels "il" ou "elle" a légitimement droit pour espérer vivre mieux. Et qu’importe que cette aspiration narcissique ne s’inscriit pas dans un schéma collectif. Le "moi" avant le reste. C’est de la survie. Peut-on blâmer cela ?
On en est là.
Une défiance justifiée à la classe politique. Un sentiment de verrouillage de l’avenir.
Une communication virtuelle, mais vivace, instantanée et jouissive qui permet d’échapper à la morosité.
Et le repli sur soi ? Au bout du compte...
Vous êtes arrivés au bout ?
Vous avez eu tort. C’était un édito pessimiste et sans intérêt. Promis je ne recommencerai plus.
Mais c’était ça ou rien.
JM.F
Salut et Fraternité, Pour m’être essayé,il y a quelques années à l’exercice,je me suis toujours demandé,si nous étions lus. Et plus particulièrement la fulgurance de l’écriture de l’ami MA. J’ai également souvenance de l’attente du Patron (EL en tout bien tout honneur !)insistant pour que cette rubrique soit créée( vous m’en mettrez une douzaine !) Depuis je navigue dans une autre contrée, mais me régale à lire vos éditos (souvent très tard !!!) Tu vois j’ai laissé un petit message à MA,l’année dernière ,je ne sais s’il l’a lu ? J’avais suggéré à EL , à l’époque,d’éditer ces éditos,qui depuis leur création respirent "l’air du temps" , la qualité épistolaire et la personnalité des auteurs. Depuis vous en avez commis des articles ... Alors... Kenavo. JPGB(Sancho)