Editorial du 18 au 25 avril

vendredi 18 avril 2014 par Radio-Grésivaudan

Nous avons un écologiste à la mairie de Grenoble. Bien. J’ai appris ça sur internet parce que de là où je suis, c’est un peu difficile de se se mettre en relation avec les nouvelles françaises, et encore plus les nouvelles grenobloises. Et encore, c’est parce que j’ai l’occasion de pouvoir parfois me connecter à internet.
De là où je suis, je n’ai donc eu accès qu’à de rares informations sur les intentions d’Eric Piolle et je n’en ai retenu que quelques bribes : la gratuité des transports en commun pour les jeunes, la baisse des indemnités des élus, les quelques moutons à la Bastille et l’éventualité d’une expérimentation de la traction animale pour la collecte des déchets. Il y en a sûrement plein d’autres mais je l’avoue, je n’ai fait que lire bêtement les articles qui me tombaient sous les yeux. Et quand j’ai vu traction animale pour la collecte des déchets, ça m’a donné envie de faire un parallèle avec ce qui se passe là où je suis, au Nicaragua.
Ici, la traction animale existe encore en agriculture et c’est sûr que niveau gestion des déchets, il semble que l’on soit loin de se poser la question. C’est légitime quand on sait que le salaire mensuel moyen est autour de 150 euros... la préoccupation principale étant donc avant tout de se nourrir...
Ici, on dirait que l’écologie est un concept qui ne fait pas encore partie de la conscience collective et qui finalement, n’a lieu d’être utilisé que pour attirer les touristes.
Les villes comme les campagnes croulent sous les déchets en tous genres. J’ai croisé aujourd’hui même, dans la ville de Matagalpa, un « gang de collecteurs de déchets » de la municipalité. A une dizaine, munis d’un chariot individuel et d’un attirail sommaire vue l’ampleur de la tache, ils étaient affairés à se déplacer pour probablement oeuvrer à la propreté de la ville. Le travail doit être sans fin : qu’ils soient en pleine nature ou en pleine zone urbaine, la plupart des gens ne prennent pas la peine de jeter leurs déchets à la poubelle. Sous nos yeux ébahis d’occidentaux à la conscience écologiste exacerbée, ils balancent ostensiblement et n’importe où ce dont ils n’ont plus besoin. Au début ça fait peur et ensuite on s’y fait... et on s’aperçoit qu’à partir du moment où on consomme, on a toujours quelque chose à jeter : tout est sachet plastique, paille, papier, etc. On est bien loin de l’ère des verres en plastique à rendre sous caution...
Malgré cela, les recyclables type canettes sont convoités par certains qui s’en font un mini pécul à la fin de la journée.
Finalement, au Nicaragua, les rares lieux où le mot écologie semble avoir un sens sont ceux qui accueillent les touristes, les « hostals » et autres « eco-lodges » où l’on retrouve un jardin potager, le tri des déchets, l’énergie solaire, la nourriture bio...
Depuis un pays où les bus crachent leur fumée noire nauséabonde et où la plupart des habitants n’ont pas l’air d’être concernés par la conservation de la nature, j’ai donc lu que le maire de Grenoble voulait tenter d’associer la traction animale à la collecte des déchets... C’est dépaysant...

E.P


forum

  • Editorial du 18 au 25 avril
    23 avril 2014, par pinede

    bonjour, merci pour cet article. Et les infos nicaraguayennes. et malgré le peu de cas qu’ils semblent faire de l’écologie, il me semble bien que c’est nous les premiers pollueurs. Pour La traction animale, j’ai du mal à croire qu’Eric Piolle puisse l’utiliser vu la quantité de déchets et la circulation ; c’est certes, symbolique. Mais, pour moi c’est aussi le symbole du si on faisait autrement, plus simplement, si on osait être décalé et, dans les discours ambiants, ça fait chaud. by by BP

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