Chers Auditrices, Auditeurs, Lectrices, Lecteurs, anonymes et inquantifiables visiteurs de ces lieux, je reviens vers vous pour la troisième année consécutive. Je voudrais donc remercier notre bien aimé directeur de Station, qui, malgré la position toujours un peu précaire des ondes qu’il dirige, faisant fi de l’audimat éditorial, me permet de couvrir l’écran de votre ordinateur des mes humeurs non passagères, environ une fois le mois, et ceci malgré l’approximation de mes imprécations et les métaphores douteuses auxquelles je me risque.
Je mesure aujourd’hui ma chance d’avoir cette place, d’être à ce rendez-vous maintenant quasi institutionnel, que convoitait ardemment un David Pujadas que par ailleurs, un peu désœuvré (moi pas lui), j’ai recroisé incidemment à la grand messe de la 2 (sur ma TNT qui me sert si peu), mon assiette de pâtes sur mes genoux, quinze ans après l’avoir quitté de, et auquel j’ai trouvé le sourire constipé du pauvre hère que sa situation de super pote aux puissants de ce monde oblige à servir une rengaine surjouée et bourrée d’effets spéciaux pour faire mieux passer les couleuvres à l’heure de la soupe populaire. Sabir qui entre nous soit dit a laissé mes pâtes de marbre et moi itou. Pauvre homme me dis-je, il serait si heureux à Radio Grésivaudan. Mais c’est moi qui ai été invité, pas lui, et toc.
J’ai appris, mais certainement s’agit-il d’une rumeur malveillante comme on sait en construire tant aujourd’hui pour détruire une carrière qui pourrait s’annoncer fulgurante(et d’ailleurs le pauvre homme est devenu à la force du menton, le roi de la casserole fictive, celle dont tout le monde cause, mais qui n’existe pas même preuve à l’appui), que le susnommé N.S. était tout disposé à dispenser ses lumières en matière d’économie, sur RG, à titre gratuit (et ceci entre une conf à Séoul ultra lucrative et un passage à Shanghai , délaissant un instant son nouveau Sarkotour). Lui aussi a été gentiment éconduit.
En leur lieu et place, je me retrouve donc ici en compagnie de personnages aussi énigmatiques mais néanmoins brillants tels que M.A, E.G, E.P, H.L, S.R, que je salue au passage, et qu’il me plait d’inviter sur une demi ligne dans ce texte superflu, comme il se doit dans le petit monde fermé du journalisme blingbling et abrutissant.
C’est incroyable, vous ne trouvez pas, ce verbiage qui meuble et que je viens de servir, quand on se retrouve à quai, fondamentalement dépassé par le monde qui file, insensible à nos hurlements pour le ramener à la raison.
J’aurais pu, au débotté, lâcher d’un pet : « vous trouvez normal, vous , l’appauvrissement organisé des services publics, des petites communes, des individus du bas de l’échelle, juste au moment où s’orchestre les négociations du grand Marché Transatlantique qui ferait de l’Europe, de ses services, un immense supermarché dans lesquelles les puissants de se monde pourraient piocher pour faire du profit et diminuer encore plus la qualité du service, laissant en rade une grosse partie de la population » . Ceci dit d’une traite avant que j’oublie et tant pis pour le raccourci à la limite de la caricature qui va suivre : c’est quand même dégueulasse de serrer le kiki des pauvres pour leur dire ensuite qu’ils n’ont pas le choix !
Ça jetterait comme un froid, non ? Ça rendrait franchement indigeste un début d’automne qui nous laisse déjà manchot à chaque fois qu’on croise la tête du premier ministre (ah ses dents serrées et son menton volontaire !) parce qu’on sait que la Marine, elle profite, elle profite !
J’aurais pu…
Un instant de faiblesse. Retarder l’instant d’entrer en résistance, d’argumenter une fois encore contre les intoxications transmises à longueur d’ondes. Retarder le moment de déshabiller la vérité, des oripeaux médiatiques, pour la connaître nue…
Un instant de faiblesse.
Promis. Je ne mangerai plus mes pâtes devant le JT.
JM.F