Bâcher ou pavoiser, that is the question.
Le peuple français est versatile. A peine a-t-il élu son chef, qu’il s’empresse de le descendre en flèche, puis de l’encenser à nouveau dès qu’il fourbit ses armes, et brandit l’étendard au nom de la Liberté, premier terme de la devise nationale. Entre deux scrutins présidentiels, au nom du même principe, il passe son temps à râler et à s’auto-dénigrer (french bashing), réussissant le tour de force, auprès des autres nations bienveillantes de faire passer son humeur pour de la critique constructive. Toutefois, il ne manquera pas de pavoiser lorsqu’un de ses artistes, scientifique ou sportif connaît un franc succès. Mais de la politique, il s’en bat allègrement les parties génitales, réclamant ses droits en oubliant, pour moitié d’entre ses membres de faire son devoir, qui reste, dans l’état actuel des choses, le meilleur moyen d’exercer et de garantir sa sacro-sainte Liberté.
C’est malheureusement cette façon de mépriser le collectif en brandissant fièrement son ignorance en guise de billet d’absence qui laisse le champ libre aux extrémistes animés d’une passion auto-destructrice, ceux qui croient que ça ira mieux après une bonne guerre.
S’il nous faut pavoiser, pavoisons. Et mettons en avant la richesse de notre langue et de notre culture, cette richesse abondée depuis des siècles par des femmes et des hommes, qui sont venus en France pour jouir de cette liberté et à qui nous devons nos plus belles réalisations.
Car au-delà du miracle qui consiste à faire de quelques millions d’emmerdeurs en désaccord permanents, une nation écoutée de tous, c’est l’Universalité des valeurs dont cette nation se réclame qui nous oblige à la vigilance et à l’attention. Encore faut-il ne pas oublier la suite de notre devise nationale, fondée sur la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » de 1789 et exprimée par la « Déclaration universelle des droits de l’Homme » de 1948 dans son article Ier : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ».
A bon entendeur...
S.R