Dominique Jégou

vendredi 3 décembre 2010 par Radio-Grésivaudan

Dominique Jégou, membre du Collectif de solidarité Roms,

Il revient pour nous sur les événements de ces dernières semaines concernant la situation des Roms en France et plus particulièrement sur Grenoble mais avant tout sur le quotidien de Roms sans logement, vivant parfois dans la rue dans des conditions extrêmement difficiles.

la situation cette semaine ( mardi 30 novembre 2010) :
La mise à l’abri de la neige et du froid des personnes campant depuis début août dans la camp du Rondeau a été organisée dans l’improvisation totale mardi soir. Il a fallu attendre plus de 3 mois pour qu’enfin le droit commun soit appliqué en particulier pour les familles avec des enfants qui venaient encore de passer des nuits dehors dans le froid et sous les premières neiges.
Mardi soir malgré les alertes météo, la Préfecture a attendu 18h, la nuit et la neige drue, pour enfin accepter de remplir sa mission. Les propos du secrétaire d’état mardi sont très loin de la réalité vécue quotidiennement par les travailleurs sociaux et les associations auxquelles nous voulons rendre hommage. Benoist Apparu déclarait : « Tous ceux qui appelleront le 115, qui est le numéro d’urgence, se verront proposer une place  ». Loin de ces discours, il faut dénoncer la façon dont l’installation dans un hangar industriel désaffecté depuis des années s’est passée : pas de transport pour déplacer les personnes, pas de nourriture sur place, un chauffage insuffisant mis en route après leur arrivée, la police et des vigiles empêchant la presse et les habitants venus témoigner de leur solidarité d’entrer dans le local... Aujourd’hui, après une deuxième nuit sans dormir dans ces conditions, les personnes ont été priées de vider les lieux ce matin en leur diasant : "on vous dira ce soir si on réouvre ". L’Etat et les collectivités réfléchissent à les remette à la rue, la température n’étant pas tombée sous les -5° ; l’opération n’aurait alors servi qu’à détruire le camp du Rondeau, à le fermer, afin de briser les solidarités et pouvoir commencer un tri humain pour renvoyer le maximum de personnes dans leur pays alors qu’elles ne demandent qu’à travailler ici pour se loger et nourrir leur famille.



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