Buika "Niña del fuego"

Flamenco - Jazz

vendredi 31 octobre 2008 par Les ateliers pédagogiques : François

Tout y est, la pochette aguicheuse où la chanteuse s’expose nue, de trois quarts, si bien qu’on ne voit que son dos et son ample crinière frisée. Le titre (Fille de feu) qui sous-entend une sensualité explo­sive, laquelle est effectivement au rendez-vous, via la voix ­voilée au timbre si particulier, rauque mais chatoyant, rugueux mais capiteux.

C’est le troisième album de Buika, née à Palma de Majorque dans une famille originaire de Guinée équatoriale. Biberonnée au jazz et aux coplas espagnoles (couplets populaires), elle a joué les doublures de Tina Turner à Las Vegas et se rêve désormais en héritière de l’immense chanteuse mexicaine Chavela Vargas (dont Pedro Almodóvar est fan). Mais la poigne, la fougue, la rage de vivre de l’octogénaire dame au poncho rouge lui manquent. Lors de la parution de Mi niña Lola, son deuxième album, Buika avait été saluée comme une nouvelle voix, métisse certes, du flamenco. Ce dernier album confirme qu’elle n’y prétend pas.
Elle est plutôt du côté de la ballade avec des escapades vers la ranchera mexicaine. Un piano jazzy, des cuivres afro-cubains viennent par moments étoffer son propos. L’adaptation de La Bohème, d’Aznavour, est plutôt réussie. Mais la reprise assez mélo de Volver volver souligne cruellement les différences avec Chavela Vargas. Des arrangements plus musclés lui permettraient sans doute de laisser affleurer la véhémence qu’elle semble avoir en elle.

En concert à Echirolles - le 4 décembre - La Rampe (15 avenue 8 Mai 1945) à 20h00
tarif : 22 euros


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