jeudi 15 octobre 2009 par programmation
Sorti en octobre 2009, ce disque édité par "No Format" nous donne à écouter deux grands musiciens de deux grands instruments de musique, l’un d’Europe, l’autre d’Afrique noire : Kora et violoncelle ! L’album est magnifique, divin, nous rend légers et profonds à la fois.
Petites et grandes présentations :
Certaines légendes racontent que la kora serait née du fleuve. C’est une image pour désigner cette région côtière très irriguée qui s’étend de la Gambie aux pieds des monts du Fouta Djalon englobant la Casamance, le sud du Sénégal et la Guinée-Bissau, connue sous le nom de Kaabu ou Gabu. La kora serait, à l’origine, l’instrument emblématique des populations Socé, qui y vivent parmi d’autres. Dans la famille de Ballaké Sissoko, il est dit que la kora vient de Kansala, ancienne capitale du Kaabu située non loin de l’actuelle Guinée-Bissau et détruite par les Peuls. L’instrument tel qu’on le connaît aujourd’hui, grande harpe à chevalet munie de vingt et une cordes, aurait trouvé sa forme au XIXe siècle. De même que le balafon a été confié à la lignée des griots Kouyaté, la kora aurait été offerte aux griots Sissoko.
La réputation internationale de Ballaké Sissoko, né à Bamako en 1967, s’est affirmée dans le sillage de celle de Toumani Diabaté, maître de la kora moderne, de deux ans son aîné, avec lequel il partage un destin commun.
Djelimadi Sissoko et Sidiki Diabaté sont deux des quatre protagonistes qui, en 1970, enregistrèrent le magnifique album Cordes anciennes (Buda Records), qui fait partie des témoignages essentiels de la musique mandingue pour kora. Dans la continuité de cette connaissance traditionnelle, Toumani et Ballaké ont enregistré Nouvelles cordes anciennes (Rykodisc, 1999), à l’initiative de la journaliste et productrice anglaise Lucy Duran, grande connaisseuse des musiques africaines.
À la mort du vieux Djelimadi, en 1981, Ballaké Sissoko, alors âgé de 13 ans, le remplace au sein de l’Ensemble Instrumental du Mali.
Dans les années 1987-88-89, il participe aux grandes tournées internationales du spectacle "Africa Oye", où il accompagne Kandia Kouyaté. Une occasion de parcourir quarante-sept Etats des Etats-Unis, de jouer à Paris et en Australie. Ses connaissances musicales se sont enrichies des rencontres avec d’autres musiciens à travers le monde.
"Rafraîchissante mathématique, la musique de Ballaké Sissoko s’écoule comme une cascade cristalline dans le scintillement des étoiles."
Vincent Ségal étudie dans des classes musicales dès l’école primaire.
En 1986, il bénéficie d’une bourse pour étudier à la Banff Fine Art School, au Canada. De retour en France, il s’installe à Paris où il commence à multiplier les expériences musicales avec des musiciens de tous horizons (classique d’abord, et contemporain, mais aussi et de plus en plus jazz, rock, musiques africaines, ...) . D’ailleurs, il joue aussi bien du violoncelle acoustique qu’électrique. Cela l’a amené à participer aux albums de nombreux artistes, comme Steve Nieve, Elvis Costello, Cesaria Evora, Blackalicious, Carlinhos Brown ou Alexandre Desplat (B.Os de Lust, caution, Un héros très discret, Le Voile des illusions), et de jouer sur scène avec Papa Wemba, Naná Vasconcelos, ou encore en duo avec Doudou n’Diaye Rose junior, et en trio avec le tromboniste de jazz Glenn Ferris, trio qui enregistre trois disques.
En 1996, il participe à l’Olympic Gramofon, groupe de Julien Lourau dans lequel il rencontre Cyril Atef avec lequel il fonde peu après leur célèbre duo Bumcello, que leur ami Vic Moan qualifie de « musique industrielle pour pays du tiers-monde ». En 2006 Bumcello obtient avec l’album Animal sophistiqué une Victoire de la musique.
Il collabore avec Matthieu Chedid (-M-) dès le premier album de ce dernier, Le Baptême en 1997, puis sur les suivants. Il a réalisé les albums de Franck Monnet (les embellies prix Charles Cros), Jeanne Cherhal (12 fois par an), Dupain (Camina), Georges Moustaki (Solitaire).
En 2002, il sort son premier album, T-Bone Guarnerius, puis Cello en 2007 disponible uniquement en vinyl.
2008 marque sa collaboration avec Tryo sur le quatrième album sur lequel il signe des arrangements.