Les éditoriaux

C’est l’histoire de notre monde

C’est l’histoire de notre monde.
D’une duperie magistrale. D’un côté les discours officiels. De l’autre la vie réelle des gens. Commençons par un exemple tout ce qu’il a de plus actuel. Quand un médecin soigne un malade du Covid, il le soigne avec son savoir et sait qu’il doit l’aider à guérir. De cela nous sommes totalement reconnaissants. Souvent ce savoir ne dévie pas des études médicales généralistes contrôlées par l’ordre des médecins. Ce savoir rassure et nous l’utilisons tous. D’autre part, quelques libertés médicales sont prises en conscience utilisant d’autres savoirs qui engagent des pistes non reconnues, complémentaires, qui ont fait leurs preuves bien que rejetées aujourd’hui par la sécurité sociale et les pontes de Santé Publique. Des pistes non pas contre mais avec. Elles existent, soignent des gens, freinent la pandémie, mais ne rapportent pas d’argent aux puissants laboratoires, donc médiatiquement mises au pilori, traitées d’antivax ou de complotistes, ou passées sous silence. Une chose est sûre, quand nous seront sortis de cette cochonnerie galopante, nos souverains pontifes clameront haut et fort que leur action a triomphée. Leur action : tenir coûte que coûte avec les deniers alloués à l’hôpital public sans augmenter la dépense, fermer les robinets de la vraie vie et vacciner à tour de bras. Quid donc des médecines parallèles, holistiques, énergétiques, à base de connaissances ancestrales, d’homéopathie, d’huiles essentielles, de plantes, et j’en oublie des tonnes. Tous ces trésors éparpillés sur le territoire, ou vendus en pharmacie, en herboristerie, qui coûtent un bras et qui soignent vraiment mais que la sécu ne reconnait pas. Le profit et le pognon comme seul modèle triomphant de société. Le reste : aux oubliettes.
Messieurs les puissants, malgré votre morgue, sachez que quoi que vous fassiez, les modèles divergents ont existé, existent et existeront et qu’ils sont essentiels. Vous ne pourrez, malgré tout l’armada sécuritaire, les contraintes, les restrictions, les discours les yeux dans les yeux, réduire notre pensée et nos choix à une vision unique. Je répète : nous ne sommes pas dupes.
Vous font-ils donc peur, les poètes, les comédiens, les saltimbanques et danseurs qui fleurissent un peu partout, ces artistes que vous étouffez sous l’oreiller, et qui dans leurs mots et leurs gestes galvanisent la pensée ?


Craignez-vous dont tant ces enseignants qui bâtissent en silence au secret de leur classe d’autres modes de transmissions des connaissances pour que votre rigide ministre resserre les boulons à la clé à molette ?
Que savez-vous vraiment de ces ZAD de l’esprit qui poussent comme des salades et inventent une autre agriculture et d’autres solidarités ? Êtes-vous terrorisés à l’idée que ronds-points et espace public deviennent terreau de révolte ? C’est vrai, la Commune a 150 ans…


Que connaissez-vous des humanismes de montée d’escalier, des tontines, des aides sans contrepartie, des bénévoles associatifs, des fréquences alternatives et locales, de nos vies secrètes, et de notre détermination. Vous savez seulement caresser l’acceptabilité dans le sens du poil. Alors enlevez vos pattes de là ! Vous décrétez avec votre assemblée de bénis oui-oui, mais au fond vous savez bien que nous désobéirons, que nous dépasserons les limites, que nos attestations sont parfois bidon, que vous ne sommes pas dupes de vos calculs. Mais vous continuez à faire comme si, et la vraie gravité de la situation est là, dans ce fossé immense qui s’est creusé et continue de se creuser entre l’officiel et la réalité. Entre votre volonté et l’impossibilité de la faire appliquer. En cela le Covid est révélateur. En cela, par vos surenchères la situation ne fera qu’empirer. Vous voulez rembourser la dette ? Vous savez bien que c’est impossible : le service public prend l’eau dans tous ses domaines et les belles paroles n’y suffiront plus. Vous voulez satisfaire les puissances financières et les patrons ? La corde s’étire entre riches et pauvres un peu plus à chacune de vos réformes et la misère vous explosera à la gueule. Vous voulez nous suivre à la trace et empêcher toute pensée divergente, contrôler l’état laïc ? Votre modèle de société n’a jamais voulu inclure et de l’exclusion vous récoltez les désordres. Vous avez des décennies de retard et une image du monde dictée par vos peurs et vos médias soumis
Soumis. Le mot est lâché. Vous savez aujourd’hui que soumis, nous ne le sommes pas. Notre résistance réside dans cette insoumission au sens apolitique du terme. Il est certains silences qui masquent une multitude d’actes libres qu’on pose, plus fédérateurs qu’une parole éclatante.

JM.F